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f. 18 v°


‹Straton› . Ao regard de , ‹z› , il ne ſe ręncontre ja-
męs auant aocune conſonãte : aoſi ne fęt ſ , mol-
le , ‹c̨h› : come nou’ la pronõc̨õs ęn ‹c̨heual› . ‹S› , ę , ‹z› ,
ſont fort freqęntes a la fin dę’ vocables : ę bien
ſouuęnt aoſi , túes : la ou le vocabl’ ęuſuyuant co-
męnc̨e par conſonãte .

‹L› , ‹m› , ‹n› , ‹r› , ne peuuet fę́re
ſyllab’ auęq vne ſubſeqénte conſonante , ę par
conſeqęnc̨’ aoſi ne comenc̨emęnt de vocable ,
lę’ qęlles toutes peuuet ętre finalles , come ‹c̨he-
ual› , ‹nom› , ‹Adrian› , ‹amer› .

Ę qant a l’ ‹j› conſonante ,
ęlle ne peut ętre prepozée q’ a voyęlle , ny ętre
aotremęnt conſonantę , ne par conſeqęnc̨’ ętre
finalle : qi ęt vn argumęnt qe j’ ey fęt ao prohe-
me de « Luc̨ían »1 , qe jamęs ‹g› , ne ‹c› , ne furent appęl-
lez , ſé2 : d’ aotant q’ il faodroęt ſubſeqęmmęnt
dire q’ ęn ‹Craſtinus› ‹Clanger› , ‹Gradus› & ‹Gladius› ,
il y ut ęn la prononc̨iac̨íon Sraſtinus* , Slangor* ,
jradus* , jladius* . Car toutes lęttres ſont nomées
ſelon leur puiſſanc̨e . Aotremęnt il ut fallu q’ ęl-
les uſſet u deu’ noms , l’ un ſelon q’ on lę’ pronon-
c̨é auant ‹e› , ‹i› , ę l’ aotre auant ‹a› , ‹o› , ‹u› , ‹l› , ‹r› , qi n’ ut
eté qe confuzíon .3


De la dicc̨íon . Chap . V .


Apręs auoęr expedié lę’ ſyllabes , il no⁹
faot meintenãt pourſuyure la dicc̨iõ
compozée d’ un’ ou de pluzieurs ſyl-
labes .4 La dicc̨ion donqes , mot , ou vo-
cable , ęt ( come dit Priſc̨ian ) la moindre parti’


1Préface au Menteur de Lucien (M1548)
2Voir 12r où il est aussi question de ces deux appelations, « jé » et « ſé ».
3Ce propos est révélateur de la pensée de Meigret. Une lettre doit avoir un nom, et ainsi correspondre à une entité, en l’occurrence une voix ou une puissance. En réalité, il arrive souvent qu’une lettre permet de réaliser plusieurs sons, doit-elle posséder plusieurs noms ?
4cit B.C. sur le principe de ce plan de progression