Vue précédente - Menu - Vue suivante Grammaire (M1550b40p)

f. 16 r°


Dȩs ſyllabes . Chap . IIII .


Or apręs auoęr rec̨herc̨hé lę’ premiers
fondemęns , ę princ̨ipes de notre lan-
ge Franc̨oęze , qi ſont lę’ voęs tãt voy-
ęlles , qe diphthonges , qe cõſonantes
ę leurs lęttres , come caozes materięlles du lan-
gaje , il nou’ faot meintenant rec̨herc̨her lę’ pre-
mieres , ę lę’ plus ſimples compozic̨íons q’ ęlles
ſont : qi ſont lęs ſyllabes . Il faot donq ęntęndre
qe la ſyllab’ ęt ( come dit Priſc̨ian ) vne prolac̨íon
d’ un’ ou de pluzieurs voęs aſſęmblées ſous vn
mę́me acc̨ęnt . Exęmple du premier , come , ‹húe›
qi ęt vne dicc̨íon cõpozée de deus ſyllabes , n’ a-
yant c̨hacune q’ une voęs : car l’ aſpirac̨íõ n’ ęt pas
voęs , il ne faot pas aoſi oublíer qe toutes lę’ con-
ſonantes ęnſęmble , ou ſeules , ne peuuet fę́re ſyl-
labe : par c̨e q’ ęlles ne peuuet ętre prononc̨ées
ſans voyęlle . Parqoę _ puis qe la ſillab’ ęt vne pro-
lac̨íõ , il ęt nec̨eſſęre q’ ęll’ eyt vne voyęlle : la ſeu-
le voęs donqes ne peut fę́re ſyllabe , ſi ęlle n’ ęt
voyęlle . Mę́s ſi la ſyllabe contient deu’ voyęlles ,
nous appellons allors c̨et’ aſſęmblemęnt diph-
thonge , ę ſi troęs , triphthonge : come ‹moins› , ę
‹ueil› . Ao demourãt vne ſyllabe peut ętre de troęs
voęs tant conſonãtes qe voyęlles : come ‹blé› , ‹fier› ,
ę de quatre : come ‹trẽbler› , bien1 , de cinq , come ,
‹troęs› , ‹beaos› , ‹ſeaos› : ę de ſís , come , ‹bleaos› ęn ‹ta-
bleaos› .2

Ęntẽdez toutefoęs qe je parle touſiours


1aussi bien
2Selon « ce que la plume y couche » (voir ci-dessous), une « voix » semble correspondre à une lettre. L’exemple de ‹trẽbler› sur lequel Meigret compte 4 (au lieu de 6 ou 7) y fait exception. S’agit-il d’une inattention, de l’auteur ou de l’imprimeur ? (La référence à sa notation phonétique présente, /trɑ̃ble/, est visiblement inutile. )