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Grammaire (M1550b40p)f. 15 v°
thieu›
q’
ęn
‹matin›1
:
ę
ſubſeqęmmęnt
ſont
‹ſ›
,
‹z›
,
ę
‹c̨h›
qe
j’
eſtime
vne
ſ
molle
.
Qant
a
c̨ęlles
qe
lę’
Gręcs
tienet
pour
orphelines
,
ęlles
ne
lęs
ſont
pas
toutes
:
car
‹l›
,
a
ęn
la
lange
Franc̨oęze
,
vne
voęz
plus
molle
qe
ſa
primitiue
:
aoſi
a
‹n›
,
qi
ſont
‹ł›
,
‹η̃›
:
lęs
ſeules
‹m›
,
ę
‹j/i›2
conſonantes
demeuret
or-
phelines
.
Ao
regard
de
‹x›
,
c̨’
ęt
vne
voęs
compo-
zée
de
‹cſ›
,
ou
‹gſ›
,
ę
pourtãt
ęlle
n’
aogmę̃te
point
le
nombre
dę’
voęs
Franc̨oęzes
.3
Mę́s
affin
qe
la
conoęſſanc̨e
d’
ęlles
ſoęt
plus
ęzée
,
j’
ey
auizé
de
lę’
peindr’4
ę
leur
baller
leur’
noms
ſelõ
leur
puiſ-
ſanc̨e
,
ę
de
lęs
ordoner
ſelon
leur
affinité
.
‹a›
‹ȩ›
ouuert
.
‹e›
clós
‹i›
latin
.
‹o›
ouuȩrt
‹ou›
clós
‹u›
.
‹y›
grȩc
de
mȩ́me
puiſſance
qe
l’
i
‹b›
be
‹p›
pe
‹f›
ef
‹ph›
phi
‹u›
conſo5
.
‹c›
ca
Latin
‹k›
ca
grȩc
,
ou
kappa
‹q›
qu
‹g›
ga6
ou
gamma
‹ch›
cha
aſpiré
‹d›
de
‹t›
te
‹th›
the
aſpiré
‹ſ›
,
‹ç›
,
‹s›
,
ęs
‹z›7
zȩd
.
‹çh›
çhe8
‹l›
ȩl
‹ł›
ȩł
molle
‹m›
ȩm
‹n›
ȩn
‹η̃›
ȩn
molle
‹r›
ȩr
‹j/i›
ji9
conſonante
‹x›
,
cs
,
ks
,
gs
,
ix
1L’indifférence phonétique entre ‹th› et ‹t› permet d’expliquer que la séquence ‹th› n’est pas nécessaire.
2‹j› consonante est un ajout à cette liste d’orphelinee, elle n’est pas mentionnée auparavant.
3Ce paragraphe permet de considérer que Meigret cherche une unité sonore comparable au phonème.
4Contrairement à toutes les autres occurrences du vocabulaire pictural dans M1550, ce verbe « peindre » n’est métaphorique, il dit littéralement que Meigret s’engage intentionnellement (« aviser de ») dans le dessin graphique des caratères.
5Nous n’osons pas d’avancer que Meigret aurait pu mettre ‹v›. Même s’il persiste dans la précision de « consonante », ni M1548 ni M1550 ne confirme qu’il insiste sur la distinction graphique par u/v. 7 occ de « ‹u› conſonant(e) » contre 1 occ de « ‹v› conſonant(e) » sont réparties aux 12v, 15r, 15v, et 17v.
6En réduisant « gamma » à « ga » (voir 12r), Meigret « naturalise » le nom de cette lettre.
7Ces trois caractères partagent un même nom de lettre, dite « es », et en fait une espèce. Ce constat découle du raisonnement métalinguistique de Meigret. ‹c̨h› est considéré comme une espèce de « ſ » (« ‹c̨h› qe j’eſtime vne ſ molle » au début de cette page même ; « ‹c̨h›, qi ęt vne ſ, molle [...] ‹ch› ęt vne prolac̨íõ graſſe, ę molle d’une ‹ſ› » au folio 13r). Le nom d’une lettre permet en effet de classifier les sons proches –– « de lęs ordoner ſelon leur affinité », en décrivant les nouveaux phonèmes de manière élastique. Notre grammairien a su mettre les notions existantes au service de son étude descriptive sur les nouveaux sons (ou voix en ses termes).
8Meigret aurait pu préciser « ſ molle ». Il a dit que « ‹c̨h› qe j’ eſtime vne ſ molle » au début de cette page même, et que « ‹chi›, ęn ſ, molle » (12r), ou que « Qant ao ‹c̨h›, je luy done la mę́me cúe qãt il ſone ęn ſ molle, come, ‹c̨heual›, ‹c̨hien›, ‹c̨hanu›, ‹c̨hoęzir› (12v), ou encore que « ſ, molle, c̨h : come nou’ la pronõc̨õs ęn ‹c̨heual› » (18v).
9Meigret écrit plus souvent « j conſonante » (sans ‹i› suivi), et laisse entendre /ʒ(ə)/ ; 6 occ sont réparties dans 12r, 14r, 14v, et 18v. (Essayez notre édition M1559 en tapant dans les Concordances le motif : [vocable="j"][frlemma="conson.*"])A notre connaissance, sauf ici, aucune occurrence de « i conſonant(e) » n’est attestée, ce qui motive notre correction en ‹j›. (Par contre, nous n’osons pas de corriger ‹v›, voir notre note un peu plus haut.)