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f. 15 r°


‹rejicio› . Ny ne puis ęntẽdre come qoę , ne a qel
propós lę’ Latĩs ayans le ˷ppre charactęre d’ une
c̨hacune lęttr’ , vſſet voulu lę’ cõfondr’ , ę vzur-
per l’ une pour laotre _ : ę męmemęnt ſans nec̨eſ-
ſité , ny occazion apparante . Si ‹Cicer› , ę ‹Cicero›
doęuet ętre proſerez ęn ſ , qęl inconuenięnt y a-
uoęt il de lęs ecrire par ‹ſ› ?

Conoęſſez donq meſ-
ſieurs qe mon ecritture n’ ęt pas fętte de ma ſeu-
le fantazíe , ę qe je l’ ey pourſuyuy ſelon l’ anc̨ien’
ę ſimpl’ obſęruac̨íon dę’ lęttres , ſans m’ amuzer a
je ne ſey qęlles ſuperſtic̨ieuzes nouuęlles regles
fondées ſur le comun abus tant de la prononc̨ía-
c̨íon Latine , qe Gręcqe , q’ on fęt aojourdhuy , qe
ſur l’ ecritture Franc̨oęze .1

Voę la donqęs toutes
lę’ voyęlles ę conſonantes de la lange Frãc̨oęze
qi ſont le tout conſideré ęnſęmble juqes ao nõ-
bre de vintſęt , a vinthuyt2 voęs ęntre ęlles dif-
feręntes : de ſorte qe l’ une prononc̨ée pour l’ ao-
tre qelq’ affinité q’ ęll’ eyt peut offęnſer l’ oíe .

Or
auon’ nous ja parlé dę’ voyęlles , come q’ ęlles e-
toę́t juqes ao nõbre de ſęt : ręſte donqes qe nous
auons vint , ou vint ę vne conſonantes ęn la pro-
nonc̨íac̨íon : qi ſont ęn lęs ordonant ſelon leur
affinité , ‹b› , ‹p› , ‹ſ› , ‹ph› , ‹u› , cõſonante : c , g , ch , ao regard
du k , ę du q , ils ne ſont ęn rięn differęns du c , ſi-
non de leur figure : parqoę _ il’ ne ſęruet q’ a vne
mę́me voęs : puis ſuyt apręs , ‹d› , ‹t› , ‹th› , combien qe
c̨e ‹th› , n’ ęt pas differęnt du ‹t› ęn la pronõc̨iacíon :
car ‹th› ne ſone plus ęn noſtre lange , ęn ‹Ma-


1Opposer l’écriture anciennne simple (rétable dans sa naïveté) à l’écriture courante compliquée (au nom parfois même des anciens)
222 lettres selon M1548 (p. 28), ce qui temoigne encore une fois l’évolution du travail de Meigret.