Vue précédente - Menu - Vue suivante Traité de l’écriture

f. G iii v°


aos. Cheuaos. Royaos.

¤g ue la faiſant finale à pluſieurs vocables comme aux
‹C heuaulx ›, ‹R oyaulx ›. Car il me ſemble que les Franc̨ois
n’ ont point de propre terminaiſon en ‹x ›, & que ‹s ›, y eſt
ſufifante, & pourtant nous deuons eſcrire ‹a os ›, ‹c heuaos›
‹r oyaos› en oſtãt toute ſuperfluité & vſurpatiõ de letres,
& ſans auoir egard n’ y au long vſage, ou pluſtot abus,
ny aux differences, ny finablement aux deriuaiſons :
Mais tant ſeulement à l’ uſage de la pronõciation : i’ [ entends ] en-
tens ſi nous volons eſcrire le langaige dõt nous vſons.
Vela doncques les rayſons qu’ il m’ a ſembleb de vous
mettre en auât, pourvous faire cognoiſtre le grãd abus,
deſordre, & confuſion, que nous tenons en noſtre fac̨õ
d’ eſcrire, de ſorte que nous pouuons rayſonnablement
confeſſer, que nous eſcriuõs vng lãgage qui n’ eſt point
en vſage, & vſons d’ une langue qui n’ a point d’ vſage
d’ eſcriture en France.

De l’ apoſtrophe ou de-
tour d’ une letre ou ſyllabe finale. Chapitre.

Qvelques fauans homes ont ſi bien introduit l’ [ apostrophe ] a-
poftrophequ’elle eſt ia receuc en l’ imprimerie;
come qui eſt bié neceſſere pour euiter fuperflut-
te de letres, & l’ ont reſtraincte tant ſeulementaux mo
noſyllabes cõme en ce, que, ma ;t a, fa , & aſſez d’ autres!

Ce, que, ma,

difans qu’ il falloit eſcrire m’ amye, t’ amye, m’ amour,
tamourau regard de famour iln’eſt point en vſage fe :
lon qu’ il me ſemble : Et fault entẽdre que m’ amour tas
mour ne font pas fourgez de mon, & ton, mais de ma;
& ta. d’ autant que ce vocableamour eſt auſſi bien fe-
menin, que mafculin : de forte que quãt nous y adiou-
fons mon ;t on, & fon, il ne fy peut faire collifion, ou