Vue précédente - Menu - Vue suivante Traité de l’écriture

f. G i v°


repreſenter lavoix. 'E t me ſemble que ceux qui fopis
niatréten telles opinions n’ aymẽt que confuſion d’ ef,
ctiture, & occafion de vicieuſe lecture. Paffons oultre
& venons aux confonãtes qui comme gens raſſemblez
de diuers pays , & quafñ comme orphelines, n’ onticy
entreelles, ny auecq autres aucune affinitc.

l, m, n, r. Abus de l.

Et pourtant
les Grecz les ont appellez immuables , qui fontl, m, n,
r, entre les quelles la premiere nous eſt ſi recommãdée
que ſans propos, & auecq vne, ie ne ſc̨ay quelle occafiõ
nous l’ eſcrions ſans auoir egard qu’ elle donne grãde
occafñon de faire vne lecture rude, & de mauuaiſe gra-
ce : mais qu’ elle pronõciation frãc̨oiſe ſeroit ce, finous
voulions proferer 1, enaultre, peult , eulx, cheuaulx,
royaulx ? Ceux qui entre les Franc̨ois veulent defendre
cefte fac̨on d’ eſcriture recourẽt à la deriuaiſon , difans,
que puis qu’ au primitif ce treuue vnel, quelle ſe doit
garderes deriuatifs. Parquoy veu quel, ſe treuieen
cheual, royal, loyal, qu’ il fault que cheuaulx, & royaulx
la retiennent : & defendẽt de meſme rayſon f, en brief
ue, briefuement, & autres ſemblables, dont ia ray par-
Jay. ¤Q ui eſt vne obſeruation, qu’ onques langue ne fit
ny ne pourroit faire ſans corrõpre l’ eſcriture, & la ren-
dre confuſe. auſſi ce vice ne viẽt que de faulte de cond
fidérer les fac̨õs de former les deriuatifs , des primitifs,
ſf Il eſt vray que les Grecz ne
changent point 1, en tous les vocables qui font formez
des verbes qui l’ ont pour Charecteriftique.

‹l ›, en aos.

Au cõtrai-
re auiourdhuy les Franc̨ois la changẽt en aos au plurier
quât elle eſt letre finale des noms, de forte que cheual,
royal, loyal, & autresleurs ſemblables font chenaos,
- royaos, loyaos. ¤E t ſi croy bien qu’ anciẽnemẽt on diſoit
‹c heuals ›, ‹r oyals ›, ‹l oyals› : mais depuis la prononciation à