Vue précédente - Menu - Vue suivante Traité de l’écriture

f. F ii r°


tant que par neceffite il fault qu’ il ſ’en cnfüyue [ désordre ] deſor-
dre, ilz font tumbez en vng autre inconueniẽt, qui eft
la ſuperfluité d’ elles. Croyez meſſieurs que le recours
qu’ a tout propos nous faiſons à la fouffifance de nous
anciens, comme les eftimans auoir fai toutes choſes
de grand confeil, & conſideration , et quelquefois
vne apparante couuerture de vices, & faultes, & vne
vraye nourrifle d’ ignorance, & d’ oyfueté d’ entende-
ment, auecq vne oultrecuydance pour conferuer vne
apparance de fauoir.

Honneur deù aux anciens.

Brief il fault ſuyure noz anciens,
& leur porterreuerence, detant que nous les voyons
l’ auoir porté à la rayon : ayans opinié que leurs euures
doyuent de tanteſtre louables, qu’ elles ferẽt trouuées
faites de conſideration.

I confonãt pour g.

Pour remedier don cques à
ce g, il me ſemble que nous deuflions pour bien eſcri-
re, & pour ofter ccfte confuſion deletres, vfer de l’ i
confonante, toutes les fois que nous l’ ufurpons entel-
le puiſlance, comme en Ange, Linge, Manger, Man-
gcons : & ofter du tout la fantafie que nous auons à ces
deriuaiſons de langues, puis que nous ne la gardons
pointen la prolation :

La prononciation, des Latins & Grecz du g auãt e, & i, vicieuſe.

Auecq ce que la prononciation
latine, & grecque du g'auant e, & i, ne fut oncques an-
ciennement telle que nous la faiſons auiourdhuy. Et
garderons noſtre, g, deuant toutes voyelles en la
meſme “a is qu’ il à deuanta, o, v. Par ce moyen
nous ofterons premierement l’ abus de lv entreietté
deuant e, oui, comme en langue languir, feconde-
ment nous ofterons la diphthõgue ea, que nous eſcri-
uons ſans proposen mangez, gagea, & ainſi des au-
tres, en eſcriuant mania, gaia, Tiercement nous ofte-
rons auſſi celle de eo commeen man geons gageons,
en cfcriuant manions gaions. 1l eſt vray que vous