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f. E iv r°


france ſe moquent des dames le faiſant ainſi,

l’ eſcriture des femmes de frãce meilleur que celle des homes.

des quel-
les ſi nous recherchons la fac̨on d’ eſcrire nous la trou-
uerons beaucop plus rayſonnable ; & mieux pourfuy-
uiefelon l’ Alphabeth , que celle des plus fauas homes
des noſtres : Brieffil eſt demouré quelque reſte de ray-
fonnable eſcriture, & formée felon que les puiſſances
des lctres le requierent , il leur en fault donner l’ hon-
neur, commequiontſuyuivng bon principe qui eft,
que l’ office des letres eſt de feruir en Éeſcriture, chaf
cune felon fa puiſſance : & non pas pour y eſtre oy-
fiuc, ou bien vlurper celle d’ une autre. Ce qu’ au cõtrai :
re nous auons faict tous en prenant des faulx princi-
pes que ia ſe vous ay debatuz,

Abus en tous ars par faulx principes.

Si nous eftions homes
qui la rayſon fut en affection, & que nous euflions en
toutes choſes les vrays principesen auſſi bonne recé-
mãdacion que les apparans, les fophifteries, & faulſes
doctrines entous ars ne feroiẽt pas -en figrandregne,
n’ y receues pour veritables. Mais en cela cognoiſtrez
vous la differẽce du fauant, & de l’ ignorat & fophifte,
que le fauâtfe fortifie defes principes, qu’ il fent partir
de verité, & pourtant certains, & inuincibles : ſans re :
courir à nullesautres armes , & ſans fuyr nulle part le
cõbat. Mais la ou la rayſon nous default, & que la veri-
nous prefle, de forte que cefte apparence qui n’ eft
qu’ vne couuerture de menfonge vient aeſtre decou : . :
uerte, allors nous quittons la campaigne, ainſi que fait
vne troupe de gens de guerre quât elle ſe fentfoyble,
& regaignons le fort de : rufes, & malices, pour quel-
quefois faire des falliessauecqimiures; cryeries, 8 tou-
tes fac̨ons de cruauté. O que ceſt vne grande pauure=
té, & mifere envng pays, quant les homes veulent