Vue précédente - Menu - Vue suivante Traité de l’écriture

f. E iv v°


Aus. les voyelles. Il eſt vray qu’ ilz faydoient du q, comme
Peforc̨er Les autres de receuoir l’ ignorance pour fcien :
ce, & les tencbres pour lumiere. Or reuenons à noz
moutons. 1l me ſemble doncques que ſi nous vfons de
cefte fac̨on de cõme ie vous ay dict : Et que nous em- |
ployonsle noſtre, deuant les voyelles, es quelles nous
le prononc̨ons en K, comme en Capitaine, coper, com
paignon, que nous fuirons cefte fac̨on de confuſion de
püifance de letres. Parce moien nous aurons deux
letres d’ une meſme nature : d’ aurant qu’ il n’ eſt pas pof-
fible de corriger l’ abus duc antrement : auecqce qu’ il
n’ y à point d’ inconueniẽt pour la leure, d’ auoir plu-
ſieurs letres d’ une meſme puiſlance.

K, Qui ſuperſlus.

¤Q uant eſt du ‹K ›,
& ‹q ›, les Latins les ont eſtimez ſuperſluz, comme qui
auoient le ‹c ›, ayant meſme puiſſance qu’ eux ſur toutes
les voyelles. Il eſt vray qu’ ilz ſ’aydoient du ‹q ›, comme
dit Priſcian pour monttrer qu’ es vers l’ ‹u ›, enſuyuant
perdoęt la force de letre, qui ſe doit entendre à mon
aduis entant que touche la quantité : Car par rayſon
deux voyelles en vne ſyllabe la rendent longue. Or [ avons ] a-
uons nous en tyrant des vocables de la langue Latine
gardé ce ‹q ›, auecq l’ ‹u en ceux ou nous l’ auons trouué :
Combien que l’ u ny ſoit aucunemẽt prononcé, & que
nous ne ſoyons en la neceſſité pour la poeſie dont [ parle ] par-
le Priſcian : Parquoy il eſt ſuperſlu.

Qui, que, quelle. qi, qe, qelle

Car quãt nous [ prononc̨ons ] pro-
nonc̨ons qui, que, quelle, quant, & ainſi des autres,
nous ne diſons ſinon qi, qe, qelle, qant. Et pourtant ie
treuue que ceſt ſimpleſſe de l’ eſcrire, & de penſer que
l’ ‹u ſoit de rien neceſſaire pour faire ſoner le ‹q en K. Et¤
file cn’eut cité corromptuen vſurpation des, & qu’ il
cut gardé fa puiſſance deuanti) & e ;e n K, nous n’ auiõs
en forte dumondebefoing du q, ne duK : Car ſi nous