Vue précédente - Menu - Vue suivante Traité de l’écriture

f. E i v°


ference du primitif au pris du deriuatif : à quoy ie vous
ay ia refpondu qu’ il n’ ya difference, ny deriuaiſon, qui
ayt loy de corrompre l’ eſcriture : & que puis que la
prononciation n’ en fait point, qu’ au ne doiuent les
letres en corrompant leur puiſſance :

Volo vis volo volas.

mais quelle diffe-
rence font les Latins quant à l’ eſcriture des letres en-
tre volo vis, & volo volas.

Vouloir. Voler.

Car vo eſt eſcrit de meſmes
letres en lung qu’ en l’ autre : 8c toutesfois ilz font de di :
uerfe ſignification, car volo vis ſignifie ie veux, & volo
volas ie vole. Quelle rayſon doncques auons nous
d’ eſcrire vouloir, parla diphthongue ou, pluſtoſt que
voler. Deforte que nous nous obligeons à vne loy àla
quelle iames autre langue ne feſt obligée : l’ entens
pour corrompre les puiſſances desletres, & la ou illeur
{e roit aduenu, Le ne voy point de moien derayſonna-
ble excufe.

g. c.

I’ay laiflé à parler de deux autres diphthõ-
gues que nous auons introduictes pour nous ietter
Ke hors de la confuſon du g, & duc, d’ autant que quel-
quefois nous prononc̨onslegeni, confonante, & lec
en 5; deuant l’ a, & l’ o, autresfois en leur propre puiſ
fance :

ea. eo

Comme quant nous difons gagea , & gagcons,
go. gues ea, & co, font faulſes : Car nous ny prononc̨ons
F3 purement que l’ a , & o : mais nous vuyderons cela quant
nous parlerons de fes deux confonantes. Vous voyez
comme d’ une faulte on tumbe en autre : car ſi le g, & le
c n’ euffent point vſurpé les puiſſances de s, & dei, con-
fonante ', & que nouseuflions vié fimplement des le-
tres felon qu’ eſt leur puiſſance, nous n’ euflions point
eu occafon d’ abuſer de ces autres diphthongues. Il ya
auſſivng autre abusenl’i , deuantleg & l, que ie re-