Vue précédente - Menu - Vue suivante Traité de l’écriture

f. D iv v°


nous verrons euidemment finousvoulons conſideret
cefte diphthongue oi, es vocables es quelz elle eſt pro.
roncée, & trouuerons qu’ il y à grande difference des
vngsesautres :

Moins. Royal. Loyal.

car en moins royal, loyal, nous oyons
euidemmẽt en la prolation la diphthongue commen :
cer par o & finer pari. Au contraire en moy , toy, foy,
nous oyons la fin de la diphthongue, non ſeulemẽten
e, mais encor en ouuert, qui eſt moien entre a & e
clos , & par confequence bien eſtrange de la pronon.
ciation de F'i , ou y grec. Nous eſcrirons doncq loę, roe,
& loyal, royal :

Loę. Roę. Oę.

Parce moien la diphthongue og fera
tournée en oy en ces autres deriuatifs. auſſi ferõs nous
eftoct, aymoct, alloet, & tous autres quiont meſme
prononciation, & qu’ vng enfant a pris en l’ Alphabeth
cognoiſtroit aifement. Et retenez que ie parle de la dis
phthongue og par l’ eouuert brief : car nousen auons
vneautre par le ouuert mafculin, par lequelnous nous
dechargerõs de deux letres fuperflues : les quelles nous
donnentoccafion grande, & meſment à ceux, qui ne |
fontrufez, & bien vfitez à la langue franc̨oiſe, ¤I e ne dy
pas ſeulemẽt aux eſtrangiers, mais auſſi à la plus grand
partie des franc̨ois, de faire vne lecture merueilleuſe-
mẽt aigre aupris de noſtre vſage de parler

Aymoient. Venoient.

Les quelles
letres ſe treuuent entrelaflées en la tierce perfonnedu
plurier des verbes du preterit imperfect, commeen
aymoient, venoient, difoient : es quelz finous lifons la
derniere ſyllabe entiere comme larayſon de l’ eſcritu-
re le requiert, Ie vous laiffe à penſer de quelle mauuai-
fe grace fera la prononciation : & fil fault commela
rayſon le veult que nous Lfions moient en aymoient, .
tout ainſi que nous le faiſons. en moien. ¤O r pour [ remédier ] reme-