Vue précédente - Menu - Vue suivante Traité de l’écriture

f. D iv r°


il prononce main , pain, par ai. Ne foyons doncques
pas plus lourds, & nyez en noſtre cfcriture que nous ne
vouldriés eſtre trouuez en la leure : Et eſcriuons pein,
moin, & tous autres es quelz nous oÿons ſemblable
prononciatiõ par ei, ainſi que nous faiſons peine, mei-
ne, ceint, ceinture, peindre, ayanstoufiours comme ie
vous ay dict la prononciation deuant nous yeux! car
ceſt le vif, & le refrein de noſtre eſcriture.

ao, au

Nous auons
d’ auantage en la prononciation la diphthongue ao, la
quelle noître eſcriture ne cognoit comme point, mais
d’ au contraire en bonne recommãdation la diphthon-
gue au qu’ onques à mon aduis langue de franc̨ois ne
prononc̨a en ſon langage, comme autat, cault, chauld,
cheuaux , royaux, es quelz nous oyons diſtinctement
la diphthõgue 20, tout ainſi qu’ en paoure.

Paoure. Saoler.

Au contrai-
xe auſſi nous l’ eſcriuons en faoler, aorner, la ou il n’ eft
nulle memoire de la enla pronõciation.

Aotant

Vfons donc-
ques de la vraye diphthõgue en noſtre eſcriture dont
v £e la prononciation, & eſcriuons aotant, caot, & ainſi
des autres, & meſmement qu’ elle eſt hors du dangier
des Calomniateurs : Caril eſt impoñhible d’ en faire le-
cture en diphthongue, qu’ on ne prononce le franc̨ois.
Paffons aux autres diphthongues , i'entens à celles ou
il me ſemble qu’ on fait quelque abus,

Oy. Oę.

comme à la di-
phthongue oy, la quelle ie voy indiferement clcrite
pour o6, comme en moy, toy, foy, troys, foys, roy, &
eftoit, aymoit, & finablement en tous les preterits im-
perfectz des verbes : commeaymoys, aymoyt, eftoys,
eftoit, & quant nous difons quelquefois faymoy,
Y'eftoy , es quelz indubitablement nous prononc̨ons la
diphthõgue og par ouuert femenin, ou brief. Ce que