Vue précédente - Menu - Vue suivante Traité de l’écriture

f. D iii v°


Typteis. Inon. Cinon.

Typteis, inon, pour oinon , ayans opinion les aucuns
d’ eux eſtre impofñlible de faire en la ligue G recqne; ce
que les en fans, & nourrifles , fauent faire en la noſtre :

Aimatto.

Mais quelle dificulté yàil plus grande à prononcer ai,
& oi, enaimatto, aideo, oine, typoien, qu’ en ces autres
franc̨ois, aimant, aydãt, oindre, & moien, es quelz nous
oyons refoner legierement les deux voyelles ?

Deux abus en diphthõgue en l’ eſcriture frãc̨oiſe.

Or ie
treuue qu’ en noſtre eſcriture nous en abuſons en deux
fortes , l’ une, en ce que nous eſcriuons vne diphthon-
gue, au lieu d’ une fimple voyelle, & l’ autre en eſcriuant
vne diphthonguepour autre.

Ai.

Voyons premierement
doncques celles qui commencẽt par, & conſiderons
fi, ai, ſe treuue toufiours rayſonnablement eſcrit, de
forte que les deux voyelles foient enla prononciation
comme nous les voyonsenaymant, aydant, hair.

Mais. Maiſtre. ‹ę

Il
n’ ya point de doubte qu’ en mais, maiſtre, aife, vous ny
trouuerez aucunes nouuelles de la diphthongue ay,
mais tât ſeulemẽt d’ ung e que rappelle c̨ouuert , com-
me ia i’ay dict. Parquoy telle maniere deſcrire eſt vi-
cicufe en ceux la , & en tous autres ſemblables, es quelz
la prononciation : eſt autre que d’ ai, comme vous pour
rez cognoiſtre ſi vous Les paragonez à aydant, aymant,
es quelz elle eſt veritablement prononcée.

Ai pour ei.

Ie treuue
d’ auantage que nous faiſons bien fouuent viurperdã la
diphthõgueai, la puiſſance de ei, come en cesvocables
fainct, main, maintenir, es quelz ſans point de doubte
nous prononc̨ons la diphthongue tout ainſiqu’en
ceint, ceinture, peindre, peinture, meine, emmeine. De
forte que ſi tu te ioues de voloir prononcer aien ceux
k, tu feras trouué lourd, & de mauuaiſe grace, 8 auccq
auſſi bõne ray {o n qu’ eſt le menu peuple de Paris quât