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Traité de l’écrituref. D ii v°
ras
SRE
SR
ae
Celle
dé
l’
oiBrief
tout
ce
que
vous
demande
l’
eſcriture
n’
eſt
point
en
grand
lecture
de
liures,
I
ne
fault
eſtre
Hebreu,
ne
Grec,
ne
Latin,
ilne
vous
fault
que
la
pro-
nonciation
franc̨oiſe,
&
fauoir
la
puiſſance
des
etres,
fans
vous
amufer
à
l’
orthographie
des
autres
langues,
quelque
dificulté
qu’
é
vous
face
pour
les
deriuaiſons,
ſuyuant
les
quelles
vous
eſcririez
vng
ligage
qui
n’
eft
Latin,
Grec,
ny
Franc̨ois,
inutile,
&
confus
pour
nous,
Se
ſcandaleux
aux
eſtrangiers.
Au
demourantie
treu-
ue
que
les
Latins,
&
Franc̨ois,
&
toutes
autres
nations
qui
vfent
de
lv,
f'en
aydent
auſſi
en
ſon
de
confonan
:
te.
Claude
Cæſar
¤P
arquoy
l’
aduis
de
Claude
Cæſar
n’
eſtoit
pas
ſans
rayſon
qui
voulut
qu’
on
vſa
d’
une
autre
figure
de
letre
pour
v,
conſonante
en
inuentant
vne
Ⅎ,
renuerſée
:
tou-
tesfois
elle
ne
fut
pas
receue
.¤
A
la
verité
aulh
eſt
vie
choſe
bien
dificile
defairereceuoir
à
vng
peuplevne
nouuelle
fac̨on
de
faire
tât
ſoit
elle
iufte
,
rayſonnable,
&
à
ſon
aduantage.
Et
pourtant
quiconque
ſe
meſſe
de
faire
telles
remonftrances,
ſe
doit
contenter
d’
auoir
fait
ſon
deuoir
enuers
Les
homes
,
de
tant
qu’
il
fent
fon
entreprinfe
bõne
&
fondée
en
rayſon
:
ſans
au
demou=
rant
craindre
les
moqueries
&
blaſmes
,
aufquelz
fina-
blement
l’
ignorance
forcée
à
ſon
recours
.¤
Y
Il
nous
reſte
encores
à
depefcher
y
grec
le
quel
ſemble
eſtrefuper-
flu
en
noſtre
langue
:
d’
autant
que
li,
eſt
fuffifant.
Il
eft
vray
que
les
Latins
en
vfent
tant
ſeulemẽt
es
vocables
cyrez
des
Grecz,
es
quelz
il
ſe
rẽcontre,
comme
en
fyl-
laba,
lychnus,
lycaon,
&
autres
innumerables
:
combien
qu’
il
n’
eſt
pas
vray
ſemblable
qu’
ilz
l’
ayent
prononcé
anciennement
en
i.
Or
quant
à
nous
ce
nous
ſeroitvne
grand
peine
de
chercher
en
noſtre
langue
les
vocables