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Traité de l’écrituref. A iii v°
tage
ilz
ont
inuenté
pour
vne
plus
grande
aifance
des
notes
,
que
nous
appellons
letres
:
tant
pour
aduertir
cs
abfens,
que
retrcfchir
leur
memovyre,
&
pour
auſi
là
laiffer
perpetuelle
d’
eux
&
des
choſes,
que
bon
leur
ſembleroit
faire
entẽdre
à
leur
pofterité.
La
letre
déc
ques
eſt
la
moindre
partie
de
la
voix
cõpotée.
Et
fault
entẽdre
que
les
fimples
voix
ont
eſté
anciennemẽt
ape
pellées
Elemens
à
la
ſemblance
de
ceux
du
mõde
:
car
elles
compofent
les
vocables,
tout
ainſi
que
font
ces
au
tres,
tous
les
corps
compofez.
Confequemment
done
ues
il
fault
inferer
que
tout
ainſi
que
les
voix
compo
{e
nt
en
la
prononciatiõ
vng
vocable,
que
les
letres
qui
{o
nt
leurs
notes
feront
le
ſemblable
en
l’
eſcriture
:
Et
:
que
la
differẽce
des
voix
,
&
des
letres
fera
d’
autat
que
les
voix
font
les
elemens
de
la
prononciacion
,
&
les
letres,
les
marques
ou
notes
des
elemens.
Difons
don-
ques
que
la
letre
eſt
la
note
de
l’
element,
&
comme
quaſi
vne
fac̨on
d’
image
d’
une
voix
formce
:
laquelle
on
cognoitfelon
la
qualité,
&
quantité
de
fa
figure.
Et
que
tout
ainſi
que
tous
corps
compofez
deselemens
{o
ntrefolubles
en
eux,
&
n6
en
plus
ny
mois
:
qu’
[
aussi
]
auſ-
ſi
tous
vocables
font
refolubles
es
voix
dõt
ilz
{o
nt
cõ
:
pofez.
Parquoy
ilfault
confeſſer
que
puis
que
les
le-
tres
ne
font
qu’
images
de
voix,
que
l’
eſcriture
deura
:
eſtre
d’
autt
de
letres
que
la
pronGciation
requiert
de
voix
:
Et
que
ſi
elle
ſe
treuue
autre,
elle
eſt
faulſe,
abuſi-
ue,
&
damnable.
Or
voyla
la
touche
a
la
quelleIl
nous
fault
faire
l’
epreuue
de
noſtre
eſcriture,
pour
voyr
ſi
el
le
efttelle,
en
quinous
trouuionslesletresen
meſme
nombre,
que
requiert
la
prononciation,
ſuyuant
leurs
puiſſances
de
tout
temps
receues
:
de
forte
que
la
lectu-