Vue précédente - Menu - Vue suivante Traité de l’écriture

f. A ii v°


ces iuftes, & neceflaires. Il eftvray que l’ entreprinfe
de forcer, & corrumpre les bonnes couſtumes, &
aifées fac̨ons de viure d’ ung peuple pour l’ aflubiectir
à autres confuſes, fuperfticieuſes, & feruiles, ſeroit di-
gne de reprehenfion & blaſme : comme qui eſt pour-
fuiuie au grand dommage de l’ aifance, & commun
proufit. d’ une choſe publique. Au contraire auſſi de-
ura celleeſtretrouueerayſonnable, ou pour le moins
digne de quelque fupport, la ou elle fera diligence de
trouuer les moiens pouramender les manieres de vi-
ute. corrompues ; & pour dauantage y donner l’ ordre
ſi fuffifant qu’ on ſ’en puiſle ayder, & les ramener à
quelque bonne fin. ¤O r n’ eſt il comme ie penſe, [ français ] fran-
c̨ois tant ſoit il de petit iugement , ' & de grande [ affection ] affe-
ction en noſtre vſage d’ eſcrire , qui ne ſe treuue ſou-
uent perplex, & empeſché en la lecture : d’ autant que
pour la confuſion & commun abus des letres , elle ne
quadre point entierement à la prononciaciõ. Parquoy
conſiderant cemal tant apparãt, & eſperãt que la [ raison ] ray-
ſon aura plus de pouuoir enuers vous qu’ vne [ obstination ] obſtina-
tion en vng vicieux, & confus vſage, i’ay entreprins
ce traicté de l’ eſcriture Franc̨oiſe : Et tout ainſi qu’ vng
bon medecin apres auoir bien decouuert la nature, &
circonſtance d’ une maladie, fait ſon deuoir de dõner
dauantage le moiẽ de [ guérison ] guariſon pour peruenir à la [ santé ] ſan-
te Ausſi en ſemblable en decouurant les faultes, 8c vi :
ces de noſtre maniere d’ eſcrire qui nous donnent occa
fion de faire mauuarfe lecture ray fait finablemẽt di-
ligenée detrouuer les moiens, ſuyuantles quelz vous
pourrez, ſe bon vous ſemble | v {e r d’ une eſcriture cer-
taine , ayans tant ſeulement egard a la prononciation
franc̨oiſe, & à la nayue puiſlance desletress + | ,