f. 4 r°
ſe
ſont
oublié
d’
appręndre
lę’
puyſſanc̨es
dę’
let-
tres
,
ę
le
deuoęr
de
l’
ecritture
:
lęſſans
a
mõ
auis
,
ę
dedeη̃ans
c̨ete
fac̨on
d’
etude
,
come
plus
cõue-
nant
a
l’
ęnfanc̨e1
,
q’
a
vn
plus
grant
aje
,
qi
reqiert
dęs
c̨hozes
plu’
graues
,
ę
ſolides
.
Parqoę
_
come
homes
de
plus
grand’
ę
ſubtil’
entreprinze
,
ilz
ont
pęnſé
fę́re
qelqe
c̨hoze
pl⁹
amirable
:
come
de
montrer
lę’
deriuęzons
,
ę
differęnc̨es
dę’
vo-
cables
,
nõ
pas
de
tous
:
mę́s
de
ceus
qe
bon
leur
ſęmble
,
ſans
auoęr
egart
ao’
puyſſanc̨es
dę’
lęt-
tres
,
ne
ao
deuoęr
de
l’
ecritture2
.
Mę́s
ſi
nou’
con-
ſiderons
bien
l’
effęt
de
leur
tant
ſubtil’
ę
inje-
nieuz’
inuenc̨íon3
,
nou’
trouuerons
qe
la
plus
bęlle
deriuęzon
,
q’
il’
nou’
montret
,
ęt
ęn
c̨e
,
qe
leur
ecrittur’
ęt
deriuée
d’
une
grand’
iη̃oranc̨’
ę
ſuperſtic̨íon
;
vu
q’
ell’
ęt
tout
aotre
qe
la
pro-
nonc̨íac̨íon
,
qe
ſuyuant
ſon
deuoęr
ęlle
dút
rap-
porter
nayuemęnt
:
ny
ne
voę
point
de
note
de
differęnc̨e
par
leur
ſuperfluité
de
lęttres
plus
ap-
parante
,
qe
d’
un’
ecritture
differęnte
de
la
vraye
prolac̨íon
Franc̨oęze
.
Il
me
ſęmble
ſouz
la
re-
uerẽc̨e
de
leur
doctrine
,
q’
il
faot
premieremęnt
bien
ecrir’
vn
vocable
,
auant
qe
de
montrer
ſa
deriuęzon
,
ou
d’
y
męttre
note
de
differęnc̨e
:
ę
ſi
ſe
faot
doner
garde
de
ne
corrompre
l’
ordre
de
l’
ecritture
pour
ſatiſę́r’
a
c̨ete
maniere
de
notes
:
car
aotremęnt
c̨e
ſeroęt
aoſi
ſajemęnt
fęt
,
qe
ſi
on
abbatoęt
vne
męzon
pour
voęr
ſi
ęn
la
pre-
1On retouve cette association entre l’écriture phonographique (phonétiste) et l’instruction des enfants chez Rambaud (1578 ; voir Clérico 1999). Pour Meigret, cela vaut non seullement dans l’enseignement élémentaire, mais surtout dans la communication en générale.
2Cette partialité arbitraire est évidemment problématique soys les yeux de Meigret qui recherche la rigueur scientifique de l’écriture, et plus précisément du rapport entre sons et lettres.
3Il est intéressant de constater ce champ lexical d’« invention » sous la plume de Meigret : il est ici synomnye de l’arbitraire gratuit ou du contrefait condamnable. Or le grammairien lui-même engage aussi les nouvautés graphiques, et ne peut compter que sur la donctrine du phonétisme.