Vue précédente - Menu - Vue suivante Grammaire (M1550b40p)

f. 2 r°


AO’ LĘCTEVRS


Combien qe d’ une pouure conſide-
rac̨íon la pluſgran’ _ partíe de no’ Frã-
c̨oęs ſoęt ęn fantazíe qe la pourſuyte
d’ une grammęre ſoęt trop diffic̨il’ ę
prę’q’ impoſsibl’ ęn noſtre lange : je n’ ęn n’ ey
pas pourtant ſi dezeſperé qe je n’ aye fęt qelqe
dilijęnc̨e d’ ęn c̨herc̨her qelqes moyẽs1 , ę ręgles .
C̨e qe je ne pęnſe point auoęr fęt ſan’ propos ,
ne d’ outrecuydanc̨e : vu q’ il ęt impoſsibl’ a toute
nac̨íon du monde de contracter par parolles ,
lęs uns auęq lęs aotres , diuizer dę’ ręzõs dęs ars ę
ſięnc̨es : doner noms propres aos c̨hozes2 , diſtin-
ger lę’ tęms ęntre eus , lęs ſubſtanc̨es dęs acc̨i-
dęns3 , ę lęs acc̨íõs dę’ paſſíons4 : ne de finablemęnt
cõferer5 ęnſęmble dę’ proprietés de toutes c̨ho-
zes , ſoęt par le diſcours de l’ aothorité de la ſapiẽc̨e
diuine , ou par c̨eluy de la rę́zon humeine , qe
la proprieté n’ y ſoęt obſęruée , auęq vn aſſęm-
blemęnt fęt de ſi bon ordre , q’ vne intellijęnc̨e
ſ’ ęn ęnſuyue tęlle , qe notre affecc̨íon la veut ex-
primer ſuyuãt la cõc̨epc̨íon de l’ ęntęndemęnt .


Or ęt il qe notre lang’ ęt aojourdhuy ſi ęnric̨híe
par la profęſsíon ę experięnc̨e dę’ langes Latin’
ę Gręcqe , q’ il n’ ęt poĩt d’ art , ne ſięnc̨e ſi diffic̨il’
ę ſubtile , ne mę́me c̨ete tant haote theolojíe
( qoę q’ ęlle luy ſoęt deffendúe , pourtant la pei-


1qui font souvent étroitement référence aux caractère ou lettre. Voir la page suivante (2v) où Meigret retrace que les Grecs et Latins inventent leur moyens.
2cf. positio, entre autres chez Priscien
3cf. Aristotélisme
4cf. cette paire dans l’HTL en générale
5Impositio